Prévention, de quoi parlons nous ?

Prévention, un aspect de la médecine, autrefois souvent oublié, voire décrié qui, aujourd’hui prend une place plus prépondérante. Mais derrière ce vocable se cachent différents aspects que nous allons essayer d’expliciter.

Face à un problème de santé, nous pourrions résumer en disant que la prévention, suivant le moment ou le stade où elle intervient, permet de l’éviter, de le détecter précocement voire d’en réduire les conséquences (complications).

Nounours avec une seringue

La prévention primaire

Elle désigne l’ensemble des actions menées pour éviter une maladie ou un problème de santé et de diminuer ainsi le nombre de nouveaux cas dans une population.

La vaccination est un très bon exemple de cette prévention primaire. Ainsi la variole fut éradiquée grâce à des campagnes de vaccination massive menées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Notons également que dans le cadre de la vaccination, la protection d’une personne peut empêcher la dissémination d’une infection.

Cette prévention primaire peut donc se vouloir collective, en témoignent des mesures de salubrité, comme la distribution d’eau potable ou l’élimination de déchets.

La prévention primale

Celle-ci est une des composantes de la prévention primaire. Elle désigne les mesures ayant pour objet de favoriser le bien-être du fœtus et du nouveau-né jusqu’à un an, les influences épigénétiques de l’environnement ayant été démontrées.

Tout n’est pas génétiquement programmé !

Il est donc primordial d’informer les parents sur les conséquences défavorables du stress parental (impacts épigénétiques) – au cours de cette période primale – pour la santé future de leur enfant.

Il convient également dans cette optique de leur octroyer les aides nécessaires et suffisantes (finances, congés parentaux, aidants…).

La prévention secondaire

Elle correspond à la détection d’un problème de santé, à un stade précoce, chez un individu.

Ceci facilite son traitement par une intervention au début de la maladie avant que les symptômes n’apparaissent.

Cette prévention est en fait le dépistage que nous connaissons au travers des grandes campagnes nationales : dépistage du cancer du sein, du col de l’utérus et du colon.

La prévention tertiaire

C’est une action destinée à diminuer la fréquence des complications ou à retarder leur apparition dans le cadre d’une maladie chronique. C’est le cas pour la prise en charge du diabète.

Elle a pour objet, également de réduire les invalidités fonctionnelles consécutives à une maladie. Elle s’apparente, alors, à la réadaptation.

En amont et en aval de cette classification, deux autres aspects peuvent être décrits : la prévention primordiale et la prévention quaternaire.

La prévention primordiale

Dans cette prévention, l’action porte sur le comportement et plus spécifiquement sur l’hygiène de vie. Il s’agit de valoriser un mode de vie sain et équilibré pour prévenir l’apparition de maladie.

Là où la prévention primaire luttait contre les facteurs de risque, la prévention primordiale les prévient, en agissant en amont.

La prévention primordiale sous-tend l’éducation à la santé en milieu scolaire, au travail et tout particulièrement auprès des populations les plus précaires souvent en rupture de soins.

Et comme le rappelle l’OMS, 80% des infarctus du myocarde prématurés pourraient être évités par une prévention plus efficace des facteurs de risque cardiovasculaires (tabac, sédentarité, obésité, hypertension artérielle, hypercholestérolémie…).

Il convient dans cette optique de se pencher sur les déterminants de santé, c’est-à-dire les facteurs qui influencent la santé, tels que le statut social, l’éducation, l’environnement, les habitudes de santé…

Plus une personne a de déterminants positifs, plus sa capacité d’être en bonne santé sera élevée. Il convient donc d’influer sur ces déterminants, car, sans cette approche, la prévention aboutira à un échec.

La prévention quaternaire

Elle est la prévention de la surmédicalisation. Nous devons ce concept au Docteur Marc Jamoulle.

Aujourd’hui, bien que critiquée, rien n’échappe à la médecine. Obnubilé par la « bonne santé », l’individu se soumet à des investigations et des traitements inutiles.

C’est le cas lorsque le patient est asymptomatique et que le praticienne constate rien ; mais la personne actrice de par sa demande se met en danger.

Le médecin se doit donc d’évaluer la pertinence des actes médicaux et freiner, voire empêcher ces excès d’explorations médicales.

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